À partir de la rentrée 2023, les étudiants de médecine des Antilles ne seront plus contraints de partir en métropole pour poursuivre leur internat. En effet, la Faculté de médecine des Antilles devient une faculté de plein exercice. Cette information est essentielle pour les jeunes bacheliers, car cela signifie qu’à partir de la 4ème année, ils pourront terminer leur cursus de 2ème cycle aux Antilles.
Un départ en métropole pas touours bien vécu
Jusqu’à présent les jeunes antillais devaient partir au bout de 3 ans (1er cycle) et les 200 étudiants étaient alors éparpillés dans 29 autres universités de la métropole.
Cela peut bien sûr, être vécu comme une expérience enrichissante mais en réalité cette expatriation « obligatoire » ne se passait pas forcément aussi bien que cela. Le programme universitaire du 1er cycle n’étant pas commun, certains étudiants arrivaient avec des connaissances manquantes ou moins bien maîtrisées que leurs collègues de 4ème année car celles-ci ne figuraient pas dans leur programme.
Cette expatriation pouvait également être difficile pour les étudiants en raison des difficultés liées à l’éloignement familial, à la rupture des liens sociaux et amicaux, ainsi qu’aux difficultés financières. L’intégration dans des promotions déjà soudées n’était pas facile, et cela pouvait leur coûter leur année scalaire.
Externat aux Antilles : une belle opportunité pour les étudiants
Ainsi, l’annonce de l’externat aux Antilles dès cette rentrée doit être saluée comme une belle avancée pour notre système universitaire et nos jeunes.
L’externat, qui est une période de 3 années qui mêle encore apprentissage théorique et apprentissage pratique s’effectuera pour la partie universitaire en Guadeloupe et pour la partie pratiques sur les 3 départements à raison de 15 jours de stage hospitalier alterné avec 15 jours de cours théoriques.
Ainsi on peut se réjouir du fait qu’il n’y aura pas de rupture d’enseignement théorique entre le 1er et le 2ème cycle.
L’ouverture de ce nouvel externat va coïncider, à quelques mois près, avec l’ouverture du nouveau CHU de Guadeloupe, permettant ainsi aux étudiants de travailler dans des conditions matérielles uniques en France puisque, rappelons-le, on ne construit pas un CHU tout neuf tous les 4 matins !!
Et ces conditions de travail plus favorables seront également un atout pour les nouveaux examens d’entrée en Internat, les ECOS (voir notre article …) : les nouveaux externes de 2023-2024 passeront ceux-ci à la fin de leur 6ème année (juin 2026) et ils auront ainsi bénéficié, pendant 3 années, d’un environnement de travail des plus propices pour s’entraîner.
Externat aux Antilles : une belle opportunité pour les patients
L’ouverture de cet externat impose également que le nombre de praticiens qui vont encadrer ces externes soit augmenté : les services vont donc avoir la chance d’avoir des praticiens hospitaliers supplémentaires, ce qui ne manquera de s’en ressentir favorablement sur la prise en charge hospitalière.
Les externes auront, eux aussi, un rôle actif à jouer dans leur service puisqu’ils devront mettre en pratique leurs apprentissages, sous la supervision des internes et des médecins bien entendu, et ils vont accumuler au fil des mois des compétences précieuses qui, là encore, permettront d’améliorer la prise en charge globale des patients.
Un externat unique en France
La répartition sur 3 départements de cet externat en fait un externat d’exception puisque les jeunes vont être confrontées à des situations d’une diversité incomparable par rapport aux étudiants de métropole qui restent cantonnés à leur CHU.
Passer du CHU de Pointe-à-Pitre à celui de Cayenne par exemple, va être extrêmement enrichissant et va permettre aux étudiants de développer des capacités d’adaptation qui leur seront d’un grand secours pour la suite de leur parcours. Ils vont être confrontés très rapidement à des situations médico-sociales particulièrement variées et cela ne pourra qu’être un avantage pour eux.
En conclusion, l’externat aux Antilles dès la rentrée 2023 est une belle opportunité pour notre système universitaire, les jeunes, les patients, et l’ensemble du territoire. Les futurs médecins vont pouvoir développer des compétences précieuses en étant confrontés à des situations médico-sociales variées et exceptionnelles.